Coronavirus : la contagion s’étend au secteur agricole
Lundi 9 mars, l’ensemble des cours des matières premières agricoles ont dévissé à la suite de la dégringolade du pétrole et des places financières. Quant aux entreprises du secteur, elles s’efforcent d’anticiper la perspective de l’entrée en phase 3 de l’épidémie, et les agendas commencent à être bousculés.
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La crainte d’un ralentissement du commerce mondial provoqué par l’expansion de l’épidémie de coronavirus se faisait déjà sentir sur les marchés des matières premières agricoles depuis quelques semaines. La fébrilité s’était accentuée la semaine dernière, mais la rupture a été atteinte lundi 9 mars, suite au plongeon, de plus de 20 %, du baril de brent, à 35,80 $. Les cours de ce dernier revenant sur leurs plus bas de février 2016.
« La guerre des prix que se livrent les pays membres de l’Opep et la Russie engendre de l’irrationalité sur les cours du pétrole qui ont fluctué de 30 % sur la seule journée d’hier », explique-t-on chez Agritel. Le Cac 40 s’est effondré lui de 8,4 % en une séance.
Le colza en chute libre
Dans ce contexte, les cours du colza sur Euronext affichaient lundi un repli majeur, perdant 9,75 €/t, à 368 €/t, sur l’échéance mai 2020. Depuis le 10 janvier, le colza a dévissé de près de 12 %, « en totale contradiction avec les fondamentaux de l’offre et de la demande », appuie Agritel, qui rappelle que « les stocks seront déficitaires sur la prochaine campagne ».
Les cours des céréales évoluaient également à la baisse, certes plus modérée. Sur l’échéance mai, le blé Euronext clôturait à 178,5 €/t (- 3,25 €/t) et le maïs à 160 €/t échéance juin (- 1,75 €/t). Mardi 10 mars, à la mi-journée, les cours du colza et des céréales rebondissaient très légèrement.
Même si les chargements portuaires continuent à être dynamiques, l’ensemble des marchés de matières premières agricoles sont sous la pression de flux perturbés par des complications logistiques, lesquels pourraient être aggravés par le passage au stade 3 de l’épidémie. Les entreprises commencent d’ailleurs à se placer dans cette perspective.
Des événements déjà reportés
Au-delà de l’effet sur les marchés, Anne-Laure Paumier, la directrice de La Coopération agricole Métiers du grain, n’a pas à ce stade de remontées concrètes d’autres impacts : « Les entreprises sont davantage dans l’anticipation et travaillent sur des plans de continuité d’activité comme il est d’usage dans ce genre de situation. »
Par ailleurs, les agendas commencent à être bousculés avec un certain nombre de reports à signaler de formations ou d’événements. Arvalis a notamment reporté à une date ultérieure son colloque Digiferme, prévu le 17 mars à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), et reprogrammé tout simplement à l’année prochaine le colloque Orges brassicoles, initialement annoncé le 9 avril à Nancy. Les Rencontres ProléoBio et Sym’Biose organisées par Terres Inovia en mars sont également repoussées. La journée Comifer « pH et fertilité des sols » du 12 mars est quant à elle décalée au 17 juin et toujours à Paris.
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :